Ou l'organisation du marché de la malveillance...
Huit ans et demi de discussions sur le Net, dont sept sur des forum de discussion, m’ont appris les principales façons de disqualifier et de fécaliser7 le témoin gênant. Voici celles qui seront utilisées :
Première astuce : accuser l’auteur de ne jamais parler que des actes de malveillance d’autrui, et d’oublier de s’accuser soi-même de toute malveillance, ni d’aucun tort (C'est à dire, en clair : "Tu oublies d'avouer que tu es forcément tout aussi violent et malveillant, sinon davantage, sinon, cela heurterait mes intimes préjugés !". Donc l’auteur est automatiquement inclus dans le collectif des malades de la victimite, persécutés présumés "imaginaires". Il n’est pas nécessaire que l’accusation soit justifiée : il suffira de faire des citations tronquées ou truandées, et qui ira vérifier ?
Seconde astuce : on reprochera à l’auteur de n’être intégré à aucune bande puissante, à aucune mafia, à aucune meute, d’être à l’écart de toute espèce de conformisme, donc d’être un original marginal, qui n’est validé par personne d’autre que lui-même, et pourquoi pas l’un de ces savants fous et quelque peu paranos, que personne ne comprend, un de ces incompris comme on en voit tant, et contre qui il est si jouissif de se déchaîner en meute, dans l'ivresse collective de la curée et du carnage ?
Troisième astuce : l’auteur n’est pas un individu, mais n’est qu’un représentant d’un des collectifs que l’on hait profondément. Dans leurs exclamations, cela se résume dans le style : « Je t’ai reconnu ! Tu es tous les gniagniagniââh que j’ai toujours rêvé d’abattre ! ». Et à quels gniagniagniââh collectifs l’auteur peut-il être assimilé ? J’ai relevé ceux-ci, au cours des dernières années : les intellectuels, les pseudo-intellectuels, les crânes d’œufs incapables de la moindre réalisation concrète, les racistes-pur-blanc, les fonctionnaires, les scientistes étrangers à tout ce qui est humain, les savants-qui-ont-un-ordinateur-à-la-place-du-cœur, les technocrates, les misogynes, les pères absents, les « masculinistes-phallocrates-macho-dominants-dégénérés-fachos-revanchards » (celles là sont de chez Michèle Dayras), les violeurs, les batteurs de femmes, les batteurs d’enfants, les buveurs, les voleurs, les maquereaux, les fous, les simulateurs de la folie, les assassins, les incestueux, les négationnistes, les fascistes, les communistes, les gauchistes, les bourgeois, les exploiteurs du peuple, les alliés du grand capital, les lécheurs de bottes du pouvoir, les addicts aux matches de football… Voyons voyons voyons ? En ai-je oublié, parmi les insultes et les procès d’intention que j’ai pris dans la figure ? Oui bien sûr, j’en ai oublié trois : « les vieux » (variantes : les vieux cons, les vieux schnocks) , « les mâles », ce qu’elles prononcent et écrivent « les mecs », et « les psys », au sens de l’offre hégémonique en France, qui est celle des psychanalystes (variante locale : la PNL... selon l'une des obsessions de YBM sur f.s.phy). A ce florilège s'est ajouté en 2004 "les arabes, les islamistes, leurs kollabos...".
Le florilège se continue : "Tu doit lire beaucoup de livre Harlequin" (orthographe d'origine), "féministe, pisse-assis", "pseudo-scientifique", "juste des gens qui ont un discours qui semble scientifique" , "les scientistes bornés","encéphale en décomposition", "vraie femelle", "Super Dingo", "crétin imbécile", "rationaliste demeuré", "Tête de noeud", "psychopathe en état avancé", "fou salement atteint", "Il ne connaît pas l'autodidactisme, le bougre. Un con diplômé" (celles-là sont de Jean-Claude Pinoteau, alias "nietsnie" alias "Pierre de la Davière"), "les crédules de l'évolutionnisme", "les croyants en l'évolution", "les matérialistes bornés et adeptes du génocide et du Goulag" (celles là viennent de créationnistes) , "conformiste, très ordinaire", "tartuffes, inquisiteurs, apparemment scientifique, coupé de l'apprentissage des humanités, logorrhée délirante, délires paranoïaques de vieil homme aigri, incapable d'argumenter posément" (celles-là sont d'Hélène Palma), "vieillard sénile, gâteux, tout à fait banal et sans consistance, intérêt ni envergure, pervers narcissique, mythomane et paranoïaque... existence vide et ratée" (celles-là sont de Jean-Paul Douhait, alias Cascus alias Jeanpapol alias Isaac Menuhin alias pierre szmydt alias Violette Dubois alias jacques dupont dit Jacky alias cassidile dit cascus alias vous dites le savoir" alias derrida alias Ixe alias Jean-Paul alias Incognito alias corbeau alias vendredi...), "vaseux" (celle-là est de Pierre Dumay dit Peyo), "bureaucrate de Bruxelles" (d'YBM encore), "génie méconnu, croyant" (de François Guillet), "misérabiliste","militariste", "marxiste pur et dur", "technocrate", "gaulliste", "godemiché sur pattes", "salaud en puissance", 'intégirste en puissance'" (l'orthographe de Sainte Michèle Dayras, vierge et martyre, est scrupuleusement maintenu), "adepte de Dutroux"...
Autre truffe, due à Daniel Sternheimer : "Vous seriez à la solde de groupes financiers désireux de faire obstacle à une approche non conventionnelle"...
Du même ordre : "Qui croit que la Terre est plate", " href="http://sciences.blogs.liberation.fr/home/files/oreskes.%20La%20recherche.pdf"autant un argument de l'envergure de Courtillot fait nettement plus href="http://sciences.blogs.liberation.fr/home/files/oreskes.%20La%20recherche.pdf"lobby pétrolier href="http://sciences.blogs.liberation.fr/home/files/oreskes.%20La%20recherche.pdf" (ou au moins ego hypertrophié)..."
A suivre !
Parenthèse technique. Les astuces n° 2 et 3 ont un trait
en commun
: projeter sur l'autre sa propre incapacité à penser sa propre
articulation
entre individuation et pensée de groupe ou de meute. Dans le cas 2, il
est
reproché à l'autre de ne même pas
être
dans une meute, et dans le cas 3, on l'assimile à une meute lointaine
et
étrangère. Dans les deux cas, l'individuation de
l'accusateur/trice, est
révélée problématique par l'accusation même.
Quatrième astuce :
les
citations seront tronquées, décontextualisées, et travesties à
contre-sens. Le
dessinateur Hergé, échappé de justesse des geôles à la Libération de
Bruxelles,
répétait volontiers : "Donnez moi le
choix de
dix phrases d'un homme, et je le fais pendre." Grâce à
l'excellence du
biographe qu'est Jean Lacouture, je peux de même démontrer en dix
phrases,
prises notamment à l'adolescence, que Charles de Gaulle ne fut jamais
qu'un
histrion royaliste, antisémite, maurassien, et j'en passe...
Le truquage des citations, c’est l’une des astuces utilisées par
une héroïne comparse qu’on verra plus loin : Alie
Boron. C’est bien sûr le métier de base de l’avocate de
Gazonbleu, Maîtresse
Zantafia. Sa joie de nuire et de calomnier est si obscène que je ne
comprends pas comment on peut simultanément être juge aux Affaires
Familiales,
et autoriser une telle nuiseuse à plaider encore des affaires
familiales. Le
droit est en principe encadré par la Constitution, et par la
déclaration
universelle des droits de l’Homme. Or cette dernière stipule que « La
famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à
la protection de la société et de l’état. » Comment la
Justice
peut-elle délibérément exposer les familles à autant de joie de nuire
et de
mentir que celle pratiquée par cette Maîtresse Zantafia ? Sauf
bien sûr à être
en réalité Injustice Antifamiliale, juge-et-partie…
Cinquième astuce : Conserver l’action mais permuter son sujet et son objet. Variante : transformer les négations en affirmations, et les affirmations en négations. Selon cette astuce, si A détaille les actes de haine pratiqués par B, alors prétendre que "en réalité" c’est A qui pratique de la haine envers B, et que B n’en est qu’une victime. L’astuce est plus délicate à utiliser si A détaille la confusion mentale de B. Il sera peu crédible d’accuser de but en blanc A de confusion mentale pour son compte. Il faudra changer de domaine. Pour sa part, Gazonbleu utilisait alors la…
Sixième astuce : s’enfuir dès la première phrase qui dépasse dix mots, en criant : « Ça veut dire que tu as toujours raison ! »
Septième astuce : « Oh toi ! Tu devrais te faire psychanalyser ! »
Huitième astuce :
supprimer toute trace de l’auteur8,
supprimer son livre, en interdire la publication, faire détruire tous
les
autres écrits qu’on pourrait découvrir.
On remarquera que ces astuces particulières s'inscrivent
bien dans
les quatre tactiques bien connues qu'emploient les institutions contre
les
innovateurs et les découvreurs :
1 - Si possible, et au plus vite, la suppression physique de ce témoin
ou
découvreur gênant. Exemples : Semmelweis, découvreur de l'aseptie en
1848, ou
actuellement la suppression de l'astronome Halton Arp, interdit
d'observatoire
sur tout le continent américain, pour crime d'observations remettant en
cause
le dogme du redshift comme
évaluation
valide de l'éloignement des objets célestes.
2 - Lorsque 1 a échoué, contrer l'information en prétendant « Ce n'est pas vrai ! » .
3 - Lorsque 2 a échoué, opposer « Bon,
c'est
vrai, mais ça n'est pas nouveau, on le savait déjà ! ».
4 - Lorsque 3 a échoué, opposer « Bon,
c'est
vrai et c'est nouveau, mais c'est pas lui qui l'a découvert ! ».
Mais ce n'est pas ici le lieu pour en développer les nombreux exemples.
Ces
trois dernières tactiques ont été employées successivement contre Jean
Dausset,
découvreur des incompatibilités tissulaires HLA.
Dans ma famille d'origine (ce qui se réduit à deux femmes
: ma
mère et ma soeur), on utilise d'autres variantes de la huitième astuce,
pour
reprocher au témoin d'exister :
"M'enfin ! Qu'attends-tu pour
supprimer la
réalité, afin de mettre ma conscience en paix ? Qu'attends-tu pour
tourner la
page et penser à autre chose ?
Ta condition de
calomnié dérange
mes intimes convictions, donc ce ne sont pas les calomnies qui doivent
cesser,
ni faire l'objet de poursuites pénales, mais toi qui doit disparaître
de mon
champ de conscience...
...
... Comment ? Pas
encore terminée cette
procédure ? Moi je croyais que c'était réglé depuis longtemps !"
Elles sont comme cela, les féministes, dans l'épreuve...
Elles ne
diffèrent que sur un point des autres
conseilleurs-pour-leur-confort-personnel
: le choix de l'idéologie qui prime sur les gens et sur les réalités.
Rien de
plus.
Neuvième astuce :
la
fraude aux quantificateurs universels abusifs.
Un quantificateur universel, dans la langue française, ce sont les
adjectifs
"tout", "tous", "toujours", "jamais", "partout". Les mathématiciens ont
symbolisé aussi le quantificateur d'existence : "il existe au moins
un",
"quelque", et de nombreuses autres variantes. C'est l'histoire
classique de
l'anglais débarquant à Calais, et qui à sa famille : Les françaises sont rousses.
Remarquez, l'astuce n° 3 comportait aussi une fraude au quantificateur
universel : "Je t'ai identifié comme étant de la catégorie X, donc
tu es
tous les X que je désirais abattre depuis tant d'années !". Mais
cette
fraude se compliquait d'une fraude à la catégorisation.
Exemple n° 1.
Le cas des fraudes d'un ripoux.
On ose protester contre
la malhonnêteté des discours apocryphes composés par un calomniateur à
gages,
insoupçonnable expert auprès des tribunaux, Monsieur Caillou de la
Taupinière,
pour lui donner un cryptonyme. En représailles, et en vertu du Théorème
de
Caillou, qui énonce que la Taupinière est à lui seul tout le corps médical, Monsieur Caillou
de la
Taupinière écrit que vous manifestez "une
méfiance maladive envers le corps médical." Vous avez compris le
truc
?
Exemple n° 2.
Un espoir hâtif. Plein
d'espoir, un
contributeur à SOSPapa (fil
http://www.forumsospapa.org/phpBB2/viewtopic.php?t=275&start=15 )
exulte
parce que pour une fois, une accusatrice mensongère a été démasquée et
condamnée. Il en conclut hâtivement que : "(ce témoignage) démontre en tout cas que ces
"mères"
finissent toujours par être
démasquées
et s'exposent à des sanctions pénales". Un cas n'est pas, et de loin, tous les cas...
On pourrait même amplifier, le flot des reproches manipulateurs, de façon à faire ressortir le plan de mort qui les anime. Voici ce que j'ai publié le 26 août 2004 :
Une fois pour toutes, bien sûr que j’ai des carences. Toutefois, dans cette affaire criminelle efficacement maquillée – tentatives successives de veuvage, et assignation d’une mission parricide à notre fille aînée - , les défauts qui me sont attribués par la criminelle en chèfe et par ses complices n’ont rien à voir avec les vrais : ceux qui sont prétendus, sont ceux qui se vendent le mieux, qui sont crus aveuglément sans preuve aucune. La présente monographie est consacrée à ce système de rumeurs calomniatrices organisées, et aux coupables défaillances dans l’appareil judiciaire, qui sont accueillantes et complaisantes à ces calomnies vénales.
C’est vrai : un souffre-douleurs ne s’intègre ni à un collectif de tortionnaires, ni à un collectif de lâches. Il ne partage aucune de leurs valeurs – peut-être certaines de leurs valeurs avouables, quoique pas ou peu pratiquées, mais aucune de leurs valeurs clandestines. Cela, les tortionnaires et les imposteurs me le reprocheront jusqu’à ma mort. Un souffre-douleurs n’éprouve aucune sympathie ni aucune complicité envers la cruauté sociale, ni envers l’hypocrisie sociale. Il éprouve bien sûr des quantités de sympathies pour des individus, mais ni pour leurs lâchetés, ni pour leurs méchancetés.
Pour un souffre-douleurs, la vie est une corvée sans intérêt. Il consacre une grande part de ses forces à lutter contre l’installation d’une dépression anaclitique majeure ; il lutte contre le désespoir, un désespoir d’animal traqué. Son sens du devoir est facile à exploiter : il a été dressé à espérer qu’à force de dévouement à mère, père et fratrie, peut-être lui lèvera-t-on une ou deux des interdictions d’exister qui pèsent sur lui. De ma vie entière, je n’ai su faire qu’une seule chose : être utile aux autres. Je n’ai jamais su revendiquer pour moi, ni planifier pour moi. L’égoïsme m’est haïssable (mais bien moins que l’imposture, moins que le sadisme, moins que le totalitarisme…). Je ne sais même pas avoir un territoire et y nidifier. Devenu adulte puis père, le souffre-douleurs ne sait vivre que pour les autres : pour son épouse, pour ses enfants, pour ses clients, pour ses élèves, et pour ses lecteurs s’il tente de devenir écrivain sur le tard. Le souffre-douleur n’a pas d’avenir pour lui-même. Il est obligé d’emprunter une idée d’avenir et un goût de vivre aux autres. En tant que père, c’est d’abord à mes enfants que j’ai emprunté le goût de vivre. C’est à leur besoin d’un avenir, que j’ai puisé les forces pour rebondir depuis les situations les plus désespérées. En échange de cet emprunt du goût à vivre, nous donnons sans compter.
Ayant particulièrement manqué des nourritures affectives de base, le dépressif majeur cherche le restant de sa vie la ou les personnes qui lui donneront cela. Il arrive même qu’il la rencontre, ce n’est pas impossible. Il peut surtout rencontrer des prédateurs, qui savent l’exploiter, puis le jeter quand ils en ont extrait ce qu’ils désiraient.
Aucun survivant des camps de la mort n’en a gardé quelque confiance en l’humanité. Le plus souvent, on a enjoint à ces survivants de se taire, de ne plus rien dire de ce qu’ils ont vu et vécu. Aucun torturé ne garde confiance en l’humanité. Il ne pourra commencer à revivre pleinement que s’il rencontre un psychothérapeute qui soit qualifié et compétent, qui lui donne des raisons de faire confiance à quelques personnes au moins. Et qu’en est-il du souffre-douleurs ? Les sévices furent moins graves – au moins dans mon cas – mais il était un enfant. Une amie a confié avoir été transportée par l’enthousiasme primitif et populaire qui a animé les foules lors d’une coupe du Monde de football : « Oh ! C’était comme la Révolution Française ! ». Cela, ce suivisme, c’est impensable pour un ancien souffre-douleurs : lui, il a appris par l’expérience que les belles unanimités sont là pour courir tous ensemble sus au bouc émissaire du jour. Toute unanimité, tout sentiment collectif est pour lui un signal d’alerte et de danger majeur.
Heureusement, il m’est resté la ressource d’être créatif. Heureusement, il m’est arrivé une fois dans ma carrière d’avoir un environnement professionnel qui m’apprenne à tirer le maximum de ce qui n’étaient encore que des inconvénients : ma lenteur et ma rébellion. J’ai appris à en faire des forces : de la créativité de trouveur, et de la profondeur. Là où les autres se précipitent à faire semblant d’avoir tout compris, j’ai appris à continuer à questionner jusqu’à ce que tout soit vérifié, et les contradictions mises en évidence.
7 « Fécaliser » : traiter en merde son prochain.
8 Commencer par se renseigner sur le prix d’un tueur à gages, pour exécuter sans délai la condamnation à mort du témoin gênant. Une centaine de dollars à peine, dans les pays d’Amérique Centrale…
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